Raffermir la référence québécoise

Les Cahiers de lecture de L'Action nationale : couverture du numéro 1, volume I, janvier 2007.

La discussion et les débats occupent une grande place dans le travail de la revue. Une importance centrale est accordée à la lecture et à la discussion des essais qui paraissent. Ce travail sert à alimenter la section critique de la revue où paraissent chaque mois des recensions d’ouvrages jugés pertinent pour l’enrichissement de la pensée politique. Bientôt le comité de rédaction se trouve débordé par l’enthousiasme et la production de ses collaborateurs et constate que la section habituelle de la revue ne suffit plus à rendre compte de l’ébullition qui marque aussi bien le dynamisme de l’édition que le travail critique qui lui fait écho. C’est ainsi que naît le projet de créer Les Cahiers de lecture.

Le nouveau périodique élargit les champs d’exploration de la revue. D’abord destiné à paraître deux fois l’an, le magazine passe bientôt à trois livraisons annuelles. Des dizaines de nouveaux collaborateurs enrichissent les pages de la publication grand format, d’une qualité graphique remarquable et d’une tenue intellectuelle rigoureuse qui lui vaut rapidement l’adhésion et la fidélité de ses lecteurs et abonnés. Au fil des ans les éditeurs et les auteurs ont reconnu l’importance des Cahiers dont le rayonnement ne cesse de croître en dépit de l’ignorance à peu près complète dans laquelle les tiennent les médias de masse.

Extrait de l’éditorial du premier numéro des Cahiers:

Le projet de créer les Cahiers de lecture de L’Action nationale est né dans le prolongement des séminaires de lecture tenus sous les auspices de la revue depuis bientôt cinq ans et dont les travaux alimentent la rubrique Lire de la revue. En se donnant un nouveau véhicule en cette année de 90e anniversaire, la revue tient à témoigner non seulement de sa confiance en l’avenir mais encore et surtout de sa conviction que le travail sur la pensée renvoie à une dimension essentielle de la vie de la nation. En choisissant d’augmenter ses moyens pour mieux suivre l’actualité éditoriale québécoise, L’Action nationale fait un choix de croissance témoignant de la vitalité de son projet intellectuel et du dynamisme de ses collaborateurs qui, des quatre coins du pays, en font un forum utile et stimulant. Mais elle fait surtout un choix critique de première importance, celui de contribuer à raffermir la référence québécoise, celui de mettre le travail de la pensée dans les paramètres de sa réalité collective, nationale, et de contrer, ce faisant, l'effet déréalisant, siphonnant et aliénant de la référence canadienne imposée de l'extérieur dans nos institutions de savoir, nos maisons d'édition, nos lieux de création, nos esprits.

Interpréter les œuvres, les questionner en plaçant le Québec au centre de son propre monde, c’est donner une plus grande densité culturelle au travail éditorial et refuser en même temps de le traiter sur le mode anecdotique, sectoriel ou « folklorique » où veut le refouler sans cesse la domination politique et culturelle qui s’exerce sur lui. ….

1996 à aujourd'hui — Le combat pour l'indépendance
Raffermir la référence québécoise